Ecole de Rugby des P\'tits Chmis

Ecole de Rugby des P\'tits Chmis

Le saviez-vous ?

  

             Dans l'article intitulé "Le rugby en images", vous trouverez un grand nombre d'illustrations se rapportant à ce qui suit.

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 On prête à un jeune élève anglais, William Webb Ellis, en 1823, cet acte alors tant décrié, d'avoir décidé de se saisir du ballon avec les mains lors d'une rencontre de football, pour venir le déposer dans les buts. Une plaque de marbre rose est du reste scellée dans un mur de briques rouges de la Public School de la ville de RUGBY pour commémorer cet acte, dépeint comme être fondateur du jeu de Rugby, devenu depuis un sport à part entière. En fait, le jeune William, comme beaucoup d'enfants dans le monde le font chaque jour dans les cours d'école ou sur le pré, n'a fait ce jour-là que proposer une variante à un jeu. Concédons que cette idée fut séduisante pour les autres puisqu'on pratique aujourd'hui ce sport presque dans le monde entier.

   Pourtant, l'histoire n'est pas aussi simple car on trouve dans l'antiquité les traces de jeu de ballons où les mains étaient utilisées. Les légionnaires romains pratiquaient l'HASPARTUM, sorte de passe à 10 en se lançant une outre d'eau en cuir de brebis. Au mexique, une boule de caoutchouc était portée, passée ou bottée, afin de tenter de venir la faire passer dans une pierre percée. En chine, des dessins démontrent que la passe à la main était intégrée dans divers jeux. En Afghanistan, depuis des siècles, c'est à cheval qu'on se passe une carcasse de brebis. Mais on prête aujourd'hui beaucoup plus d'intérêt au jeu de "SOULE" qui au moyen âge, en France, comme le "KNAPPAN" au Pays de Galles ou le "CAD"  en Irlande, opposait les villages entre eux. Sa pratique fut d'ailleurs interdite en France par édit royal, au vu du nombre important de victimes. L'armée avait alors d'énormes besoins en jeunes hommes valides.

   A la Public School de Rugby, le directeur, Thomas ARNOLD, accordait beaucoup d'importance au sport : un esprit sain dans un corps sain. De plus l'aspect plus que viril du jeu pratiqué par ses élèves n'était pas sans lui déplaire, pour mieux forger les caractères et s'affirmer en cette époque de révolution industrielle. Pour clarifier les choses, lui et ses élèves furent les premiers à codifier cette pratique, lors d'une assemblée solennelle le 7 septembre 1846.

   Ils éditèrent 37 règles, légalisant une fois pour toutes le "porter" de ballon, au risque de se faire attraper et jeter à terre, ainsi que le "hacking" (croque-en-jambe de face au dessus du genou) et le "tripping" (croque-en-jambe par derrière). Un match pouvait durer 5 jours si les équipes n'avaient pas réussi à se départager. Pourquoi 5 jours? Cela correspondait au nombre de jours de présence des élèves durant la semaine qui s'achevait sur le WEEK-END. Le lundi suivant, pouvait débuter une nouvelle rencontre.

  A quoi ressemblait ce premier jeu de rugby ?

    Sur l'immense terrain de jeu de la Rugby Public School, surnommé le "BIGSIDE", une rencontre opposait 2 équipes de plus de 20 joueurs dans un espace délimité par des touches et par des lignes d'en but. Le jeu consistait à un immense Gagne-Terrain. Il n'y avait pas de "hors-jeu". Le ballon était engagé vers le camp de l'adversaire. Le réceptionnaire pouvait donc le prendre avec ses mains mais avec l'interdiction de courrir avec. Il devait le botter au pied vers un de ses coéquipiers qui avait pu se démarquer et ainsi de suite jusqu'à tenter de se rapprocher le plus possible de la ligne d'en-but. Les adversaires pouvaient quant à eux mettre tout en oeuvre pour intercepter ou récupérer le ballon. En cas de blocage, s'en suivaient souvent des mêlées désordonnées d'où il fallait extraire le ballon, tous les joueurs pouvant y participer.

   La marche à suivre pour marquer des points était la suivante. Il faut d'abord imaginer que les poteaux de football avaient été rehaussés par 2 perches latérales, et que dans chaque en-but, 5 joueurs se trouvaient en permanence, distingués des autres par le port d'une "CAP" (la traditionnelle casquette brodée que portent tous les élèves anglais*). Il fallait tenter dans un premier temps de botter le ballon pour que ce dernier touche le sol derrière la ligne d'en-but. Si cela s'avérait l'équipe attaquante bénéficiait d'un "TRY" (traduit en français par le mot "ESSAI").. L'un des joueurs pouvait alors essayer de faire passer le ballon au pied par dessus la barre transversale et entre les perches, à partir d'un point précis, placé en prolongement de l'endroit où le ballon avait touché le sol (comme cela se fait aujourd'hui pour une transformation). Si le ballon passait l'équipe marquait 1 point. La fonction des joueurs "capés", placés dans les en-buts, était donc de réceptionner "de volée" le ballon avant qu'il ne touche le sol, empêchant ainsi l'autre équipe de bénéficier d'un "TRY".

* Le port de cette "CAP" a donné lieu à une pratique qui perdure de nos jours dans les équipes internationales de rugby à XV. En effet, pour une première sélection, le joueur se voit remettre une casquette brodée. On dit du reste qu'un joueur est par exemple le joueur le plus "capé". C'est le cas notamment du 2ème ligne Fabien PELOUS au vu du nombre de ses sélections en Equipe de France. 

   Le 26 janvier 1871, une vingtaine d'instituteurs du centre et du sud de l'Angleterre créèrent la première fédération dans l'histoire du Rugby : la RUGBY FOOTBALL UNION (RFU), dominée notamment par les anciens de la Public School d'origine. Un certain nombre de règles permirent à la discipline de se rapprocher de sa forme actuelle de jeu. Les gestes "sauvages" furent bannis au profit du "TENU", et apparut la notion de "HORS-JEU" qui délimitait la limite de passe en avant. Enfin, on pouvait avancer avec le ballon en mains, mais cela déjà depuis juillet 1877, et bénéficier d'un "TRY" en venant déposer le ballon dans l'en-but avec les mains. Tout les joueurs "capés" disparurent alors logiquement du jeu. Le nombre limité à 15 joueurs par équipe ne sera pratiqué qu'à partir de la saison 1875-1876 et officialisé par la RFU en 1877.

   Le premier match international de l'histoire opposa 2 équipes, l'Ecosse et l'Angleterre, composées de 20 joueurs, le 27 mars 1871 sur le terrain de Raebun Place à Edimbourg. La rencontre, qui s'acheva sur la victoire des écossais, fut marquée par de nombreuses interruptions intempestives, dues à des divergences sur la règle, son application et son interprétation. Dans le doute, l'arbitre décida d'appliquer les grands principes de l'éducation anglo-saxonne et de sanctionner l'équipe qui avait fait le plus de......bruit !

   C'est en pleine révolution industrielle en Angleterre qu'on commenca à parler de "professionnalisme". Les rencontres de rugby attiraient de plus en plus de monde autour des stades, ce qui représentait pour les clubs un apport financier non négligeable. Ainsi, pour attirer les meilleurs joueurs et garantir le spectacle, certains clubs n'hésitèrent pas à rémunérer des joueurs, se justifiant en expliquant que pour participer aux rencontres, ces derniers devaient arrêter de travailler le samedi, ce qui réduisait le montant de leurs salaires. En novembre 1894, devant ces pratiques, la RFU appliqua très durement des sanctions aux clubs et joueurs incriminés. Pour contourner la loi, il était alors fréquent de voir certains joueurs déclarer des professions telles que "serveur de pub" ou "marqueur dans une salle de billard" : qui pouvait alors empêcher un tiers de donner un "pourboire" à un garçon de café ?. Cela obligea alors la RFU à vérifier scrupuleusement les professions déclarées par les joueurs !  En 1905, devant ces interdits, une menace de grève de la part des joueurs amena la RFU à certains assouplissements et à accepter les "primes" de match et d'entaînement. Par exemple le club de Hull, versa en octobre 1905, la modique somme de 300 livres sterling pour faire venir le gallois de Swansea, Dan REES. Pour ce dernier, cela correspondait à 2 ans de salaire.

   Les premières traces de l'arrivée du rugby en France datent de 1872, dans la ville du Havre, où la presse locale commente alors que "de jeunes étudiants et des marchands britanniques s'adonnent le dimanche, sur le pré à un curieux jeu de football". C'est du reste au Havre que fut créée la première équipe en France : le HAVRE FOOTBALL CLUB devenu depuis HAVRE ATHLETIC CLUB. Mais c'est très vite sur Paris que ce sport prit racine.

   Ce sont évidemment les britanniques qui y favorisèrent son implantation, et notamment par l'intermédiaire de négociants en textile ou étudiants de passage, réunis alors sous la bannière des ENGLISH TAYLORS. Ces derniers attirèrent très vite l'attention des promeneurs du Jardin du Luxembourg et du Bois de Boulogne. Le premier club parisien fut en fait le PARIS FOOTBALL CLUB. Bien que ce club pionnier disparut très vite, il fut le premier à effectuer une tournée en Grande-Bretagne en 1885.

   Après avoir été intégrée à la fin de l'année 1880 dans le milieu scolaire, cette pratique s'ouvrit très vite vers des clubs civils, et accompagna la création de deux grands clubs parisiens : le RACING CLUB, en 1882, devenu RACING CLUB de FRANCE en 1885, puis le STADE FRANCAIS, en 1883. Ces deux clubs disputèrent la première "finale" où les "rouges et bleus" de Louis DEDET s'imposèrent.

   Cette première rencontre de rugby entre les  deux camps intervint le 18 mai 1891, avec comme arbitre le Baron Pierre de Coubertin, et.........un arbre (un marronnier), planté au beau milieu de la pelouse à peu près plane du Parc de ST CLOUD ! A lire la presse qui relata l'évènement, on passa plus de temps cet après-midi là à aller chercher le ballon dans les branches que de jouer au rugby. La revanche eut lieu quant à elle le 20 mars 1892, mais cette fois-ci, sur les pelouses de Bagatelle, entre la Seine et le Bois de Boulogne, et où là, il n'y avait pas de foutu arbre pour "gêner" les débats. Cette fois-ci, c'est le RACING qui l'emporta sur le score de 4 à 3, et notamment grâce à Frantz REICHEL, en l'honneur de qui on donna plus tard le nom à une catégorie de Juniors.

  Le Stade Français est donc fondé en 1883 par des étudiants du Quartier Latin, lors d'une soirée au café Le PROCOPE. Ces derniers imposent son nouveau sens au mot "stade" dans la langue française. Jusque là en effet, le terme, d'origine grecque, désignait une mesure de longueur (entre 142 et 190 m). Par la suite, retournant dans leurs provinces, ces jeunes passionnés recourent à nouveau au mot "stade" dans les noms de certains clubs en création (Stade Bordelais, par exemple, en 1889).

   C'est le 13 février 1893, à RICHMOND, que se déroula, si l'on peut dire, le premier match d'une sélection francaise. Cette équipe, qui jouait sous le blason de l'USFSA (Union des Sociétés Francaises de Sports Athlétiques), était exclusivement composée de joueurs des 2 clubs parisiens, opposés aux joueurs de l'  ENGLISH CIVIL SERVICE qui évidemment s'imposèrent.

   Malgré l'impulsion de Pierre de COUBERTIN, le rugby ne fit son apparition aux Jeux Olympiques qu'en 1920. Ce sport peina donc pour obtenir la consécration olympique. Celle-ci survint réllement lors des Jeux de 1924 à Paris, marqués par un certain nombre d'innovations, parmi lesquelles, le serment olympique, et surtout la première apparition du drapeau olympique, les 5 anneaux des 5 continents, conçu par le baron De Coubertin.

   Seuls 3 pays participèrent au tournoi de rugby : la FRANCE et les ETATS-UNIS, ainsi que la ROUMANIE où le rugby apparut en 1913. Prétextant une programmation trop tardive, aucune équipe britannique ne fut présente. En fait, c'est l'ANGLETERRE qui déclina la première toute participation, considérant que le Tournoi des Cinq Nations était sa seule référence.

   Les pauvres Roumains encaissèrent de lourdes défaites face à la France (61 à 3) et aux Américains (37 à 0). La seule véritable finale eut donc lieu, le 18 mai 1924, à Colombes. Axant leur jeu sur le défi physique, les joueurs du "Nouveau Monde", tous californiens à l'exception du 2ème ligne VALENTINE, et pratiquant pour la plupart le Football Américain, l'emportèrent facilement 17 à 3. Mais le jeu rude, voire violent, des américains, suscita l'incompréhension des joueurs et du public francais. De graves accrochages émaillèrent toute la rencontre suivie par 20.000 spectateurs qui menacèrent d'envahir le terrain. Suite aux graves blessures de JAUREGUY et de VAYSSE, les francais terminèrent à 13 contre 15. Pour commenter cette rencontre, l'ancien international francais Allan MUHR, pourtant d'origine américaine et surnommé "le SIOUX", lâcha : "C'est ce que l'on peut faire de mieux sans couteau, ni révolver".

   Depuis, le rugby est la principale discipline collective absente du programme des J.O. modernes. Mais ces évènements n'en sont pas la seule raison. En effet, sur des Jeux dont la durée réduite est de 3 semaines, il est quasiment impossible d'organiser un tournoi mondial élargi, dans un sport où la période de récupération entre deux rencontres ne doit pas théoriquement être inférieure à 5 jours.

1er janvier 1906 : les grands débuts du XV de FRANCE

   "J'ai l'honneur de vous informer que vous avez été désigné par la commission centrale de rugby pour jouer dans l'équipe nationale, le lundi 1er janvier prochain, à 2 heures (14h00) au Parc des Princes, contre l'équipe de Nouvelle-Zélande". Cette lettre signée par Charles BRENNUS, alors président de la Commission Rugby de l'USFSA, parvint courant décembre 1905 à tous les joueurs convoqués pour cet évènement. Les 11 joueurs parisiens du groupe seront ponctuels au rendez-vous, frais et dispos. Il n'en sera de même pour leurs quelques coéquipiers venant du Havre, de Lyon et de Bordeaux qui, quant à eux, passèrent la nuit de la Saint Sylvestre à dormir sur de vulgaires et inconfortables banquettes en bois. L'USFSA n'avait en effet pas juger utile de débourser les quelques francs nécessaires pour leur offrir une chambre d'hôtel. Dans ces conditions, le groupe "France" ne sera complet qu'une heure avant le début de la rencontre.

   Les Néo-Zélandais faisaient alors figures d' "Invincibles" terminant une interminable tournée de 4 mois de périple sous le surnom désormais acquis de "ALL BLACKS". Jugez plutôt : 31 matches gagnés sur 32, 830 points marqués dont 109 essais pour seulement 39 points encaissés !

      A l'entrée sur le terrain, alors que les néo-zélandais sont étonnés de voir les barbes et longues moustaches qui barrent le visage de leurs adversaires, les francais sont eux subjugués par l'apparence physique impressionnante de ces "hommes du bout du monde" et on ne peut plus intrigués par cette curieuse danse d'avant coup d'envoi, connue plus tard sous le nom de "HAKA".

   Le bordelais Jacques DUFFOURCQ, "qui montait pour la première fois à la  Capitale", découvre alors ses partenaires, les yeux écarquillés : l'arrière anglais du Havre, William CRICHTON, qui porte des gants, le géant du RACING, Allan MUHR, au visage tailladé, et deux joueurs noirs, le pilier mulâtre André VERGES et le 2ème ligne Georges JEROME.

   Ce sont quelques 9000 spectateurs, ce 1er janvier 1906, qui assisteront à la rencontre. Le prix d'entrée est de 2 à 20 francs de l'époque, et comme l'entrée est gratuite pour les militaires en tenue, on saura plus tard que nombre d'entre eux, pour ne rien payer, n'avaient pas hésité à louer ou acheter un uniforme dans les magasins de surplus.

   Et la rencontre débuta, tournant rapidement à l'avantage des "All Blacks" face à des francais submergés. Le journal "L'AUTO", qui allait devenir "L'EQUIPE", inscrivit dans ses colonnes les lignes suivantes : "Ils ne dribblent pas, ne se couchent pas sur le ballon, mais le ramassent et se le passent, même de très loin. Les arrières très mobiles, disposent de nombreuses combinaisons. Ils ont l'art de choisir les passages libres pour s'y faufiler". C'est dire que depuis un siècle leur jeu n'a guère changé, sans doute parce qu'il est le meilleur ! Mais même si l'équipe visiteuse marqua 10 essais ce jour-là, l'exploit vint du XV de France qui en marqua 2, par le Lyonnais CESSIEUX et le Parisien VERGES, car aucune équipe britannique n'avait réussi à marquer plus d'1 essai aux "Blacks" au cours des 32 dernières rencontres. Ces 2 essais inscrits contribuèrent à légitimer le XV de FRANCE, qui, trois mois plus tard, le 22 mars 1906, put enfin accueillir l'ANGLETERRE pour leur première rencontre officielle. Ce fut le prélude à l'entrée des tricolores dans le Tournoi qui allait devenir celui des CINQ NATIONS, en 1910.

  Charles VAREILLES fut le premier français à inscrire un drop-goal lors d'un match international. C'était lors du match GALLES - FRANCE, en 1908.

  1907 : L'équipe de France inaugure son maillot bleu pour affronter l'Angleterre à Richmond. Ce n'est qu'en 1912 que le COQ gaulois apparaît sur la poitrine des maillots du XV tricolore, et ce, sur une idée du joueur Marcel COMMUNEAU.

  En 1910, pour le premier match de l'équipe de France dans le Tournoi des Cinq Nations, le talonneur Hélier TILH, militaire de carrière, est consigné dans sa caserne et n'a pas le temps de prévenir l'encadrement du XV de France. Au moment de partir, les bleus ne sont que 14 sur le quai de la Gare St Lazare. Charles BRENNUS, le patron du XV de France, saute alors dans un taxi et fonce vers vers une galerie d'arts réputée où le bayonnais d'origine Joseph ANDURAN, joueur du SCUF, dirige une prestigieuse exposition des toiles de COROT, et à l'issue de laquelle est prévu un grand repas de famille. Brennus réussit à le convaincre de tout laisser en plan pour participer à ce match si important. Anduran laissera ses peintures et renoncera à la fête familiale : on était le 31 décembre 1909 et sa seule sélection lui valut à son retour une belle scène de ménage !

  Nous sommes en 1910,  lors du banquet faisant suite à la rencontre qui venait d'opposer les Diables Rouges gallois à leurs homologues français, ces derniers s'inclinant sur le score sans appel de 49 à 14 sur la pelouse du stade Saint-Helen's de Swansea. L'arrière gallois John BANCROFT se leva et fit un déclaration d'une rare cruauté devant toute l'assemblée : "Vous, français, vous êtes de braves garçons. Vous arriverez peut-être à battre chez eux les Anglais, les Ecossais et les Irlandais, mais vous ne triompherez ici, au Pays de Galles, que le jour où il n'y aura plus de charbon sous nos pieds". Ceux qui vivront enfin la victoire de la France à Cardiff en 1948, soit 38 ans plus tard, s'en souviendront, mais Bancroft était déjà mort depuis 6 ans. Et il y a bien toujours du charbon sous le sol gallois.

  Maurice BOYAU fut le premier joueur francais à se voir ériger une statue. C'était à Dax, en 1919, dont le stade porte son nom. Pilote de chasse en 14-18, cet as avait abattu 35 appareils allemands avant d'être "descendu" le 16 septembre 1918. Cet excellent 3ème ligne avait déjà été honoré comme capitaine lors du IRLANDE - FRANCE de 1913.

  1920 : De nouvelles règles sont appliquées : après un essai, la remise en jeu se fera dès lors au centre du terrain alors qu'auparavant, en cas de transformation non réussie, elle se faisait sur la ligne des 22 mètres. De plus, le droit de charge sur le botteur d'une pénalité est supprimé.

   Pierre FALLIOT (1889-1935) : 8 sélections.  Ce pur parisien du Racing fut sans nul doute le premier "phénomène" du rugby français. Bien que pesant 90 kilos, cet ailier de talent alliait vitesse et puissance et c'est tout naturellement que ses coéquipiers l'avaient surnommé " l'AUTOBUS". Héros de la première victoire du XV de France, la 1ère guère mondiale l'empêchera de collectionner les sélections auquelles il était promis. Diplômé de l'Ecole Centrale, il n'avait pas attendu le rugby pour briller puisqu'il représenta la France au décathlon des JO de Stockholm. en 1909, il fut sacré le même jour, champion de France du 100, 200, 400 (dont il battit le record d' 1 seconde) et 400 mètres haies.

  Le Sport-Roi : cette expression s'est forgée au sortir de la guerre 1914-18. Les journaux de l'époque lui attribuent une place de plus en plus importante dès le début des années 1920, et ont ainsi qualifié le jeu de rugby de par sa formidable popularité qui attirera des foules considérables lors des matches internationaux (40.000 spectateurs lors du France/Angleterre de 1921). le rugby est alors le sport qui a le vent en poupe, frisant les 1000 clubs. De plus, son élite n'est plus confinée dans les "beaux quartiers" de Paris. Le ballon ovale, qui a dès lors conquis les province du Sud-Ouest et séduit les classes populaires, a désormais besoin d'une autorité autonome.

  En octobre 1920 se crée donc la Fédération Française de Rugby. C'est Octave LEVY, vétérinaire toulousain et arbitre de la Finale du championnat, qui en sera le 1er président.

  Lors de la reprise des CINQ NATIONS, cette même année, Les francais sont opposés à l'Ecosse. Les journalistes ont baptisé cette rencontre "le match des borgnes" : en effet, parmi les joueurs sur le terrain, les francais LUBIN-LEBRERE et Robert THIERRY et les écossais HUME, LAINE et WEMYSS avait chacun perdu un oeil lors des combats de la uerre 14-18.

  Ce n'est qu'en 1922 que des numéros apparaissent sur les maillots du XV de France. De plus le coq gaulois devient l'emblême des tricolores et les 2 anneaux de l'USFSA disparaissent. Dès 1923, le coq n'apparaît plus de face, ailes ouvertes, mais de profil et ailes fermées.

  André et Henri BEHOTEGUY deviennent les premiers frères à jouer ensemble en équipe de France. Ils seront qualifiés "deux meilleurs centres du Tournoi" au banquet qui suivra le FRANCE-GALLES de 1928. D'autres frères feront les beaux jours du XV de France dont les célèbres CAMBERABERO, BONIFACE et SPANGHERO.

    Le rugby en deuil : En 1928, alors que la France se prépare à affronter l'Ecosse en ouverture du Tournoi, un accident d'avion se produit près de Châteauroux où se tue sur le coup un jeune sous-lieutenant de 24 ans qui passait la deuxième épreuve de son brevet de pilote. Son nom : Yves PELLEY du MANOIR, polytechnicien noble et accessoirement demi d'ouverture du XV de France (8 sélections). Ce jour-là, il avait décliné sa sélection pour passer son brevet. C'est au cours du banquet d'après-match que les autres joueurs apprennent la nouvelle. Son ami Georges GERALD, vice-capitaine, est alors en train de faire un discours qu'il ne terminera pas, s'effondrant en sanglots. Quelques heures plus tôt, lors de la rencontre perdue par les francais, 35000 spectateurs avait scandé son nom, un nom qui restera dans l'Histoire grâce au Challenge créé dans les années 30 par son club, le RACING CLUB de FRANCE. Même si ce Challenge a été supprimé en 2000, le stade de COLOMBES où évolue le METRO RACING 92 porte son nom

 

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